Aujourd’hui je vous emmène à la découverte d’un bolide qu’on aimerait tous avoir dans notre garage. Ce même modèle qui a permis à Automobiles Peugeot d’homologuer la version compétition du département “PTS” (Peugeot Talbot Sport). J’ai nommé la 205 Turbo 16 série 200, la version Client des survitaminées Turbo 16 engagées sur les différents rallyes de l’époque.

Introduction

Lancée en 1983, en même temps que la berline, la 205 Turbo 16 est née sous le double signe de la compétition et des performances. Jean Todt, directeur de Peugeot Talbot Sport depuis 1981, est l’homme qui a fait rugir ce fauve. Nouveau logo, nouvelle voiture, tout le monde a envie de croire à cette formidable aventure qu’est la compétition.

Un pari sur l’innovation !

Dotée de quatre roues motrices permanentes, d’un moteur turbo-compressé, la 205 Turbo 16 innove surtout par l’implantation centrale et transversale du groupe moto-propulseur.

Dès 1985, Peugeot lance la 205 T16 Evolution 2 de compétition. Beaucoup plus puissante que la précédente, elle développe 430 ch pour à peine 900 kg ! Elle fut produite à 240 exemplaires, qui se détaille comme suit :

  • 200 exemplaires client ;
  • 20 Evolution 1 ;
  • 20 Evolution 2.

Plusieurs centaines de jantes seront produites pour les modèles de courses. En fonction du rendement de la voiture, les jantes verront leurs diamètres changer ainsi que le déport.

WRC 1985. RMC. Vatanen/Harryman. Peugeot 205 Turbo 16. Vainqueur. Assistance

Essai Peugeot 205 Turbo 16 “série 200”

Nous allons vous parler, maintenant, du modèle qui a permis d’homologuer la version Groupe B, produit à 200 exemplaires. Il existe des modèles avec une évolution dite “PTS” (pour Peugeot Talbot Sport), comme celle-ci.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas les caractéristiques de la version client, voici un rappel :

  • Son moteur est un 1,8 Turbo avec 16 soupapes,
  • En position transversal, central arrière,
  • Il développe 200 cv à 6750tr/min,
  • Elle a 4 roues motrices (av 34% / ar 66%),
  • Des disques de frein d’un diamètre de 273mm,
  • Une vitesse max de 214 Km/h,
  • Une boite manuelle à 5 rapports,
  • Réservoir 2 x 55 litres sous les sièges

Ambiance intérieure

C’est une stricte 2 places où l’ambiance sport est omniprésente. Le tableau de bord est recouvert de cuir, on y retrouve plusieurs manomètres de pression et de température, le tout assemblé sur une planche de bord spécifique au modèle. Les sièges sont recouverts de cuir au niveau des bourrelets de maintien, et de tissus ramier, reconnaissable au lion ornant le dossier. Quant au volant, il est repris de la 205 GTI 1,6l de la même année. Seul le centre de volant évolue avec un badge “Turbo 16” en lieu et place du GTI.

Ambiance extérieure

D’emblée on voit que ce n’est pas une 205 ordinaire, les ailes, le capot avant, l’arrière et ses ailes élargies, l’habitacle, les jantes etc…. sont spécifiques. Il y a d’ailleurs peu de pièces communes avec le reste de la gamme mis à part la calandre, les feux, ainsi que les rétroviseurs. Tout le reste est dédié à la Turbo 16. De même, ne cherchez pas le généreux coffre des 205 : à la place, vous trouverez un 4 cylindres turbocompressé, une transmission intégrale permanente et sa boîte de vitesses. En lot de consolation, de petits logements au-dessus du moteur permettent de poser quelques objets, dont la valise Turbo 16 créée sur mesure.

Le propriétaire ne cache pas ses inquiétudes pour trouver des pièces de remplacement, qu’elles soient de réemploi ou refabriquées : “200 exemplaires, ça fait très peu de stock !”. Avoir un tel véhicule d’exception nécessite des adaptations exceptionnelles : il faut ruser et savoir faire autrement lorsque les solutions officielles manquent : “J’ai revu la distribution pour qu’elle soit compatible avec des pièces qui se trouvent facilement”. Une connaissance du modèle est nécessaire, et c’est tout un travail documentaire que Johan a réalisé. Il connait sa T16 sur le bout des doigts, et même sur le bout de ses clés à cliquets !

Sous le capot avant, comme vous l’avez compris, pas de moteur, pas de coffre, mais une véritable roue de secours. En plus de cela on y retrouve un radiateur ainsi qu’une barre anti-rapprochement pour améliorer la rigidité du châssis.

En voyage

Il y a deux mois je vous emmenais dans le Doubs pour vous faire découvrir la superbe Peugeot 308 GTI by Peugeot Sport développant 270 chevaux. Nous y avons découvert un modèle sportif et polyvalent qui m’a donné beaucoup de plaisir à son volant. Je vous remet quelques photos, si vous ne les avez pas encore vues, ci dessous :

Aujourd’hui, je vous invite à prendre le volant d’un modèle mythique pour tous les passionnés que nous sommes.

J’ai eu la chance de monter et d’essayer en co-pilote cette auto mythique, autant dire qu’une T16 réglée avec soin… ça envoie du lourd niveau performance. Le moteur a été refait complètement, son propriétaire y a passé un certain nombre d’heures pour le régler comme il faut et le résultat est à la hauteur des attentes. Je vous ai préparé une petite vidéo pour en prendre plein les oreilles, elle est à regarder ci dessous :

A son volant, Johan nous montre que le comportement d’une 205 à 4 roues motrices permanentes n’est pas de toute repos : “L’inertie des quatre cardans et de toutes les pièces des trains n’est pas à prendre à la légère”, nous confie-t-il sur les petites routes empruntées pour l’essai. Les poussées sont franches, le turbo disponible très bas affole les aiguilles du tableau de bord. La vitesse grimpe, mais il faut rester humble. “La Vmax ? je préfère me faire plaisir dans le sinueux : c’est son terrain de prédilection !” Fenêtre ouverte, bras à la portière, nous nous laissons bercer par le grondement de l’échappement, du turbo qui souffle et de ce bruit qui vient de l’arrière et se glisse dans nos tympans…

L’interview du propriétaire-pilote

GtiPowers : Qu’est ce qui t’a fait choisir ce modèle ?

Johan : C’est un rêve de gosse ! Je voulais le réaliser depuis le jour où j’en ai vue une. J’ai trouvé la mienne par le biais de petites annonces et j’ai craqué en Février 2014 sur ce modèle.

GtiP : Quelle anecdote peux-tu nous partager en compagnie de ta T16 ?

J : Un jour, je n’ai toujours pas compris la source de la panne, j’ai eu un problème d’allumage. J’ai été obligé de tout démonter, nettoyer, contrôler. Rien ne me semblait anormal, alors j’ai tout remonté. Et là, surprise ! Elle a redémarré. Insensé !

GtiP : Parle-nous de ta passion pour ce modèle :

J : Ça remonte encore à mon enfance, j’ai eu ma première GTI avant d’avoir eu mon permis, à 16 ans ! Puis à 19 ans je me décide à obtenir le papier rose. Mes stages chez Peugeot on renforcé ma passion et aujourd’hui je compte 1 modèle de chaque. Mon autre passion est la mécanique, j’aime les entretenir moi même et ainsi les connaître sur le bout des doigts.


Conclusion

Cette 205 Turbo 16 série 200 est un pur collector qui procure encore beaucoup de plaisir. Autant pour les oreilles que pour les sensations, j’ai pris un plaisir fou pendant cette journée !


Remerciements

Merci à Johan pour le partage de sa passion, de m’avoir accordé du temps et permis de réaliser ces clichés.

Sources : Jean-Pierre
Crédit photos : Jean Pierre et Tobias / GTiPowers


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